La bible des bancs d’essai - Spartan Carbon GX

Fidèle à lui-même, le Spartan de Devinci anéantit tout sur son passage.

De prime abord, on dirait que le tout nouveau Spartan gagnerait une course contre la gravité; que ce vélo puissant et dynamique, misant sur respectivement 170 et 165 mm de suspension avant et arrière, n’est bon que pour descendre à toute vitesse.

Et pourtant. Nos essayeurs ont été agréablement surpris par sa capacité à négocier des montées techniques et difficiles, même lorsque la géométrie était réglée en position basse (low). Le réglage sur les haubans fait passer l’angle de direction de 65 à 65,4o et celui de la selle de 74,5 à 75o. À « high », le Spartan ressemble plus à un trail bike à grand empattement que les autres vélos de sa catégorie dans les sentiers peu abrupts. Mais il est plus agréable à rouler que ses concurrents dans des singletracks normales, peu accidentées que même les coureurs les plus intrépides doivent, bien malgré eux, affronter de temps en temps.

Le Spartan fonctionne à merveille, même quand les choses se corsent. Le haut de la suspension, tout en souplesse, négocie bien les roches et racines, et la suspension se sert de tout le débattement pour affronter les gros obstacles. Même avec l’angle le plus prononcé, le vélo Devinci affiche une belle stabilité dans les sections rapides et dans les descentes abruptes, où il réagit et manœuvre mieux que le Nomad de Santa Cruz par exemple, dont la géométrie est très ouverte. Nos essayeurs trouvaient que la suspension de ces deux vélos était active et n’atteignait pas le fond, mais que la géométrie du Spartan, en particulier à « high », risquait de plaire à un plus grand nombre de personnes.

Ne vous attendez pas à ce que le simple demi-degré en position ouverte change le Spartan du tout au tout. Cela dit, si les descentes sont abruptes au point où elles vous semblent plus périlleuses à pied qu’à vélo, vous serez heureux de la sécurité supplémentaire que procure l’angle de direction à 65 degrés. Et comme le vélo n’est pas entièrement différent, il grimpe toujours bien, pour ce genre de bécane s’entend.

Certes, 165 mm, c’est beaucoup de débattement, et le Spartan est à la fois souple et actif. On ressent passablement le flottement de la suspension, surtout à « low », mais l’angle de direction prononcé de la selle et la longue portée placent le cycliste vers l’avant, une position avantageuse pour grimper. Dans les longues sections laborieuses, on peut recourir à la plateforme de pédalage de la suspension. Cela dit, on s’accommode très bien d’un léger mouvement en position ouverte parce qu’on y gagne en adhérence dans les montées lisses ou techniques.